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Notre Teddy national

Porte Drapeau de la délégation olympique française, on se devait d'avoir un article sur lui !
Teddy Rinner est non seulement l'homme le plus titré de l'histoire de ce sport, mais il est français et de surcroît guadeloupéen !
Nous lui souhaitons bonne chance et sommes tous et toutes derrière lui ! ALLEZ TEDDY

Biographie

 

Révélation précoce

 

Teddy Riner naît le 7 avril 1989 aux Abymes en Guadeloupe. Il quitte rapidement l'île pour la métropole et Paris où sa famille était installée depuis quelques années, dans le quartier de la Chapelle1. À 5 ans, ses parents l'inscrivent au club de sport de l'Aquaboulevard où il découvre plusieurs disciplines dont le judo1, activité à laquelle il se consacre définitivement dès ses 13 ans2, en dépit de son intérêt pour le basket-ball et le football3. Il pratique alors le judo au Judo Club Bolivar, près des Buttes Chaumont. En 2004, alors que son potentiel et son physique sont remarqués lors des Championnats de France cadets, il intègre le « pôle espoir » de Petit-Couronne, une année avant de revenir en région parisienne pour s'entraîner au sein de l'INSEP sur recommandation de Stéphane Traineau, alors directeur du haut niveau en France3,4,5,6. Il intègre ainsi la filière élite du judo national malgré des réticences vis-à-vis de son âge puisque Riner n'est encore qu'un cadet4.

Il honore une première sélection en équipe de France lors d'un championnat international à l'occasion des Championnats d'Europe juniors 2005 disputés à Zagreb en Croatie, d'où il revient avec la médaille de bronze. Dès l'année suivante, il effectue une première apparition remarquée sur le circuit de la Coupe du monde lors d'une étape se tenant à Vienne en Autriche. Pas encore âgé de 17 ans, il atteint la finale de tableau mais cède face à l'expérimenté allemand Andreas Tölzer puis lors du combat pour la médaille de bronze contre le Cubain Óscar Brayson. Au niveau junior national, Teddy Riner conserve son titre des moins de 20 ans en avril 2005, un an après avoir remporté en quelques semaines le titre des moins de 17 ans (cadets) et celui des moins de 20 ans (juniors). Plus encore, à Paris, où se tiennent les Championnats de France juniors 2006, il remporte l'ensemble de ses combats par ippon7. En fin d'année, son statut d'espoir du judo français en fait la tête d'affiche des équipes de France juniors en partance pour les Championnats d'Europe et les Championnats du monde de la catégorie d'âge8,9. Après avoir obtenu la médaille d'or continentale à Tallinn en Estonie chez les poids lourds, il fait de même à Saint-Domingue en République dominicaine. Déjà, tandis que les médias spécialisés s'intéressent à lui, les observateurs français en font le successeur de David Douillet, double champion olympique et quadruple champion du monde en poids lourds et en toutes catégories ayant pris sa retraite en 20009. Ce dernier déclare alors avoir été en tous points inférieur au même âge – 17 ans – que Riner9, premier Français sacré champion du monde juniors chez les poids lourds4. Les performances du judoka lui valent en fin d'année le titre honorifique de « meilleur junior européen de l'année » décerné par l'Union européenne de judo10.

Champion d'Europe et du monde à 18 ans

 

En 2006, pour sa première participation aux Championnats de France élites, Teddy Riner est sorti au deuxième tour par Frédéric Lecanu. En janvier 2007, aux Championnats de France élites à Dijon dans une catégorie en mal de résultats depuis la retraite de Douillet mais qui redevient performante cette année-là, Teddy Riner profite de la blessure du tenant du titre Pierre Robin en demi-finale mais il est battu en finale par Matthieu Bataille aux pénalités11. Quelques semaines plus tard, il participe à son premier Tournoi de Paris, estampillé tournoi « Super Coupe du monde » par la Fédération internationale, le plus prestigieux hors grands championnats, battant notamment par ippon le Néerlandais Dennis van der Geest, champion du monde en titre en toutes catégories, et Matthieu Bataille, mais perdant face au Biélorusse Jury Rybak dans le tableau principal12,13. Il termine néanmoins troisième, meilleur représentant français, devant Bataille, septième. En concurrence avec ce dernier pour la place de titulaire dans l'optique des Championnats d'Europe 2007 organisés à Belgrade en Serbie, il est préféré par l'encadrement français notamment après une troisième place au Tournoi Super Coupe du monde de Hambourg14,15.

En Serbie, il ne rencontre que peu de difficulté pour devenir le premier judoka français sacré champion d'Europe parmi les poids lourds depuis David Douillet en 199416. Par sa présence sur la plus haute marche du podium, il devient de même le plus jeune champion d'Europe de l'histoire ainsi que le plus jeune poids lourd médaillé européen au lendemain de ses 18 ans alors que l'Est-allemand Frank Möller avait été vice-champion d'Europe en toutes catégories en 1989 à l'âge de 18 ans et huit mois3. Qualifié pour la finale en écartant notamment le tenant du titre Andreas Tölzer grâce à un mouvement de hanche – haraï goshi – sanctionné d'un waza-ari, il réédite pareille technique en finale face au Géorgien Lasha Gujejiani qui subit lui la plus haute sanction16.

L'Arena Olímpica de Rio de Janeiroaccueille les Championnats du monde 2007, théâtre du premier titre mondial de Teddy Riner.

En septembre 2007, il dispute cette fois les Championnats du monde se tenant à Rio de Janeiro au Brésil. Auparavant, en parallèle aux stages de préparation et aux sollicitations médiatiques de plus en plus nombreuses, il rejoint le Lagardère Paris Racing, nouvelle structure émanant de la fusion entre le Racing Club de France et le Paris judo, club où il évoluait jusqu'alors et qui avait, par le passé, repris la gestion du club de l'Aquaboulevard où il a commencé le judo1,17. Cette prolongation de contrat intervient alors que des pourparlers étaient avancés avec la ville de Levallois-Perret afin qu'il rejoigne le club local du Sporting Club Judo Levallois18. Par ailleurs, en plus de s'adjoindre les services d'un avocat, il fait de Stéphane Traineauson conseiller personnel auprès des questions médiatiques et économiques19.

Dès le premier tour des mondiaux, Teddy Riner écarte le redoutable Japonais Kosei Inoue, champion olympique et triple champion du monde en moins de 100 kg, nouveau venu dans la catégorie, sur un mouvement et une décision arbitrale contestés à quelques secondes du terme20. Alors qu'Inoue attaque le premier et déséquilibre Riner, ce dernier le contre ; un yuko est d'abord attribué au Japonais mais finalement accordé au Français qui remporte le combat grâce à ce point20. Après un parcours inégal marqué par un succès par ippon sur Yury Rybak ou une victoire au golden scoresur l'Allemand Tino Bierau, il affronte le Russe Tamerlan Tmenov en finale21. D'abord pénalisé pour sa passivité, Riner prend les devants sur un mouvement de hanche à valeur de waza-ari21. Dix ans après son compatriote David Douillet, Teddy Riner devient le plus jeune champion du monde de l'histoire chez les hommes à presque 18 ans et demi22. Ce succès permet l'octroi d'un quota de qualification à la France chez les poids lourds pour les Jeux olympiques prévus l'année suivante à Pékin, duquel Riner est quasiment assuré d'en hériter en vertu de son nouveau statut et du retrait de son principal concurrent sur le plan national, Matthieu Bataille, dans la catégorie inférieure23. En toute fin d'année, après une période qui le voit répondre à diverses sollicitations médiatiques et conclure plusieurs contrats publicitaires, il est battu à trois reprises lors des Championnats de France par équipes, par Jean-Sébastien Bonvoisin, et lors de la prestigieuse Coupe Jigoro Kano, par Shiny Katabuchi et Yohei Takaï24.

Échec olympique en 2008

 

L'année 2008 est marquée par les Jeux olympiques à Pékin en Chine. Dès son entame, le judoka renonce à défendre son titre continental à l'occasion des Championnats d'Europe prévus en avril au Portugal25, préférant se ménager et rencontrer ses principaux concurrents, nippons notamment26. Avant l'échéance olympique, il conquiert à Toulon début janvier son premier titre de champion de France élite en s'imposant en finale sur Pierre Robin27. Quelques semaines après, il domine une opposition très relevée lors du Tournoi de Paris qu'il remporte pour la première fois. Après trois ippons et une victoire à la décision contre le Brésilien João Schlittler, il sort Kosei Inoue, dont la participation aux prochains JO est conditionnée par une bonne performance, en finale de tableau28. Contré sur un mouvement d'épaule durant le golden score, ce dernier s'incline sur un koka, le plus maigre avantage28. En finale, Teddy Riner vainc le Russe Alexander Mikhaylin, triple champion du monde, au bénéfice d'une décision arbitrale unanime après un combat fermé de 10 minutes. Ce succès précède un revers face au JaponaisYasuyuki Muneta, champion du monde en titre des toutes catégories, à l'occasion du Tournoi de Hambourg ; un adversaire, favori pour la sélection nationale interne en poids lourds, que souhaitait affronter le Français dans le cadre de sa préparation29. Battu en raison de deux pénalités (shido), il est repêché mais de nouveau défait, par le Néerlandais Grim Vuijsters (nl)pour la médaille de bronze29.

Teddy Riner en août 2008.

Outre trois tournois remportés, dont celui de Belo Horizonte au Brésil, Teddy Riner réalise plusieurs stages de préparation dont deux au Japon en mars, avant d'être au cœur du passage houleux de la flamme olympique à Paris en avril30,31, et début août32. Quant à sa sélection pour les Jeux olympiques, elle est actée quelques jours après l'Euro33. Sa préparation est par ailleurs animée par la rencontre faite du Japonais Satoshi Ishii, retenu pour représenter son pays en poids lourds aux Jeux aux dépens d'une large concurrence (Inoue, Muneta, Takai ou Katabuchi), en Normandie au mois de juin31. Dans la dernière ligne droite de sa préparation, il se fait une frayeur à l'occasion d'un tournoi mineur en Slovénie où le HongroisBarna Bor le met à terre en lui infligeant un waza-ari, finalement sans conséquence pour l'issue du combat34.

Deux mois plus tard, lors du rendez-vous olympique, les deux favoris avec le Russe Tamerlan Tmenov n'ont pourtant pas l'occasion de s'affronter35. Car si Ishii réalise un parcours sans faute jusqu'au gain de la médaille d'or, Teddy Riner est lui battu au troisième tour par l'Ouzbek Abdullo Tangriev. Après deux premiers tours inégaux (victoire au golden score contre le Tunisien Anis Chedly, ippon rapide contre le Kazakh Yeldos Ikhsangaliyev), il est en effet défait durant la prolongation de cinq minutes, pénalisé pour non-combativité alors qu'il peine à appliquer son judo sur un adversaire déjà rencontré, et aisément battu sur ippon, en décembre 2007 à la Coupe Jigoro Kano36. Néanmoins repêché, il s'impose successivement contreAndreas TölzerJoão Schlittler et Lasha Gujejiani pour terminer troisième et obtenir la médaille de bronze36, une performance qu'il juge décevante sur la forme, mais satisfaisante pour son âge (19 ans)37.

À l'orée de la nouvelle olympiade, Teddy Riner retrouve la compétition deux mois après le rendez-vous olympique lors des Championnats du monde juniors (une catégorie réservée aux moins de 20 ans) disputés à Bangkok en Thaïlande. Il y conserve son titre réalisant le premier enchaînement de titres mondiaux juniors-seniors-juniors38. Cette victoire en précède une autre, plus prestigieuse, en décembre, à l'occasion des Championnats du monde toutes catégories se tenant à Levallois-Perret. En finale, au jeu des pénalités, il domine le Russe Mikhaylin pour la deuxième fois d'affilée après le Tournoi de Paris en début d'année39.

Conquêtes mondiales

 

Après avoir fait l'impasse sur les Championnats de France, Teddy Riner remporte pour la deuxième année consécutive le Tournoi de Paris – en infligeant un ippon au Russe Alexander Mikhaylin en finale40 – désormais labellisé « Grand Chelem » avec trois autres tournois par la Fédération internationale qui instaure également un classement mondial calqué sur le fonctionnement du tennis professionnel41. Blessé à l'entraînement quelques jours avant les Championnats d'Europe 2009 organisés à Tbilissi en Géorgie, il déclare forfait en raison d'une lésion musculaire au biceps droit42. Cinq mois après l'étape parisienne, il retrouve la compétition en juillet lors des Jeux méditerranéens à Pescara en Italie où il remporte l'or devant une faible opposition43. Auparavant ménagé afin de préparer un baccalauréat professionnel en micro-informatique – obtenu44 –, il défend avec succès son titre de champion du monde des poids lourds lors des Championnats du monde de Rotterdam aux Pays-Bas. Aidé par un tirage au sort favorable qui fait s'affronter ses principaux adversaires dans une autre partie de tableau, il atteint sans soucis la finale en écartant notamment le champion d'Europe estonien Martin Padar avant de disposer, pour le titre, du Cubain Óscar Brayson aux pénalités45,46.

Podium des Championnats du monde 2010 organisés à Tokyo. Le Français, deuxième en partant de la gauche, y côtoie, de gauche à droite, l'Allemand Tölzer, son compatrioteBataille et l'Égyptien El Shehaby.

Transféré du Lagardère Paris Racing au Levallois Sporting Club Judo durant l'été, le judoka représente son nouveau club dès le mois d'octobre enCoupe d'Europe des clubs. Vainqueur avec ses partenaires des Néerlandais de Kenamju, dont son adversaire en poids lourds Dennis van der Geest, 7 victoires à 3, Riner et Levallois atteignent la finale à 4 prévue début décembre à Abensberg en Allemagne47. Après avoir obtenu le titre national avec le club altoséquanais48, Levallois s'incline en finale européenne face aux Russes de Yawara Neva Saint-Pétersbourg 8 à 2, Riner apportant les deux points à son équipe49.

Teddy Riner (les bras levés, kimono bleu) célèbre sa victoire en finale des poids lourds aux Championnats du monde 2010 organisés à Tokyo sur l'Allemand Andreas Tölzer (allongé, kimono blanc).

Comme l'année précédente, Teddy Riner fait l'impasse sur les Championnats de France et les Championnats d'Europe en 2010 préférant limiter ses apparitions sur la scène internationale aux Championnats du monde prévus en septembre à Tokyo et avant cela au premier Masters mondial et auTournoi de Paris en début d'année50, un programme volontairement allégé afin de ne pas se dévoiler à ses adversaires51. En Corée du Sud, àSuwon, le Français, leader du classement mondial depuis son titre planétaire, inaugure le palmarès du Masters, réunissant les seize meilleurs mondiaux, chez les poids lourds en dominant en finale le champion olympique 2004, le Japonais Keiji Suzuki52. Quelques jours plus tard, il inscrit un troisième Tournoi de Paris à son palmarès avant de conduire l'équipe de France masculine en finale des Championnats d'Europe par équipes, lors de laquelle elle s'incline contre les Géorgiens malgré une journée parfaite de Riner53. En compétition, seul un tournoi de Coupe du monde remporté àLisbonne en juin rythme la préparation du judoka jusqu'aux Championnats du monde, désormais disputés annuellement, organisés à Tokyo en septembre. Une compétition dont l'enjeu pour Riner est le gain de ses quatrième et cinquième titres mondiaux, performance jamais réalisée par le passé. Aux mondiaux, d'abord en poids lourds, il réalise un parcours parfait d'abord marqué par quatre premiers tours conclus sur ippon avant, en demi-finale, d'être poussé au golden score par le Japonais Kazuhiko Takahashi (ja)54. Ce dernier ne tient que vingt secondes avant de subir unippon sur une technique de sacrifice du Français54. En finale, face à l'Allemand Andreas Tölzer, tombeur au tour précédent de Matthieu Bataille, il remporte le titre en marquant un yuko au golden score54. Devant le public japonais, il conquiert son quatrième sacre mondial et égale au palmarès les Nippons Naoya OgawaShozo Fujii et Yasuhiro Yamashita, ainsi que son compatriote David Douillet. Plus encore, avec Yamashita et Douillet, il devient le troisième triple champion du monde parmi les poids lourds55. Quelques jours plus tard, il ne transforme pas l'occasion de dépasser ces quatre sportifs puisqu'il est battu en finale par le local Daiki Kamikawa en toutes catégories. Sur la défensive durant les cinq premières minutes sans pour autant être mené au score, Kamikawa domine davantage durant le golden score et est désigné vainqueur aux drapeaux ; ce qui provoque la colère du Français contre l'arbitrage qu'il juge laxiste envers Kamikawa durant le temps réglementaire56,57. Médaillé d'argent, il subit sa première défaite depuis les Jeux olympiques de 2008, épilogue d'une série de 44 combats gagnés58.

Victime d'une blessure musculaire à la cuisse lors de cette finale, il renonce aux compétitions de fin d'année comme les Championnats de France tenus à Boulazac, préférant se préserver pour le Masters mondial organisé début 2011 à Bakou59. De retour à l'entraînement en novembre, il appréhende un nouvel entraînement partagé entre les tatamis de l'INSEP et ceux de son club de Levallois où un sparring-partner allemand, à la fois judoka et rugbyman, est engagé spécialement pour le faire travailler60,61.

Un cinquième titre planétaire historique

 

Quatre mois après son titre mondial, Teddy Riner lors du Masters mondial en Azerbaïdjan a l'occasion de valider sa nouvelle configuration d'entraînement puisqu'il s'y impose, profitant notamment du forfait en finale de son dauphin au classement mondial, l'Égyptien Islam El Shehaby62. Quelques semaines plus tard, il prend sa revanche sur le Japonais Daiki Kamikawa, en finale du Tournoi de Paris. Comme lors de ses quatre précédents combats, il abrège le combat avant sa limite, par deux waza-ari à valeur de ippon63. En avril, il s'aligne pour la première fois depuis 2007 aux Championnats d'Europe qui font halte à Istanbul en Turquie. Après des stages de préparation en Corée du Sud et dans les Alpes, il se teste donc sur la scène continentale, une campagne soldée par cinq victoires sur ippon en autant de combats, dont une dernière en finale contre le Hongrois Barna Bor, malgré un physique pas encore affûté avec137 kg sur la balance, 9 kg au-delà de son poids de forme optimal34. Trop esseulé, et malgré des victoires face à ses rivaux, il se pare d'argent le lendemain lors de l'épreuve par équipes, les siens chutant contre les Ukrainiens64. Ce résultat peaufine la préparation du judoka qui se fixe comme objectif les Championnats du monde, organisés cette année à Paris au mois d'août. Il fait précéder cette compétition d'une ultime sortie lors des Championnats de France par équipes où Levallois s'impose et où il remporte ses cinq combats65. C'est à cette occasion qu'il se blesse à l'auriculaire droit, affaibli par la désinsertion d'un tendon66, ce qui l'éloigne des tatamis durant plusieurs semaines afin de le préserver contre toute aggravation67.

Fin août au Palais omnisports de Paris-Bercy, les Mondiaux lui offrent une seconde occasion de remporter un cinquième titre planétaire historique. Épargné par le tirage au sort, il passe sans encombre le premier tour contre le Brésilien Daniel Hernandes, écarte l'Allemand Robert Zimmermann, le Mongol Batsuuri Namsraijav et le Hongrois Bor avant de se qualifier pour la finale aux dépens du Sud-coréen Kim Sung-min (en)68. À chaque fois vainqueur expéditif par ippon, il récidive en finale contre l'Allemand Andreas Tölzer qu'il avait déjà battu à ce niveau l'an passé à Tokyo68. Et grâce à un mouvement de jambes, o-uchi-gari (fauchage intérieur), il obtient la cinquième médaille d'or mondiale de sa carrière qui le distingue des quadruples champions du monde FujiiYamashitaOgawa et Douillet ; et fait de lui le premier quintuple champion du monde masculin de l'histoire du judo68,69. Le lendemain de cette performance, après avoir été préservé et remplacé avec succès par Matthieu Bataille lors des tours précédents, il offre le titre par équipes à ses coéquipiers en s'imposant lors d'un combat décisif contre le Brésilien Rafael Silva. C'est la première fois depuis 1994 que l'équipe de France masculine enlève cette compétition, ce qui permet à la France de terminer pour la première fois de façon officieuse en tête du tableau des médailles des Championnats du monde, traditionnellement dominé par le Japon.

Jeux olympiques de Londres

Teddy Riner au défilé des médaillés français des JO 2012.

Aux Jeux olympiques 2012, en catégorie des poids-lourds (+100 kg), Teddy Riner gagne contre le Polonais Janusz Wojnarowicz par pénalités en 16ede finale. En 8e de finale, il gagne contre le Tunisien Faicel Jaballah avec un shido (pénalité) et ensuite par ippon sur Uchi-mata. En quart de finale, il est opposé au Cubain Oscar Brayson et l'emporte sur immobilisation dans la dernière minute du combat. En demi finale, il est opposé au Coréen Kim Sung-Min et l'emporte par pénalités (3). Il remporte la finale face au russe Alexander Mikhaylin par Waza-ari à la suite de l'accumulation de trois pénalités. C'était alors le seul titre qu'il lui manquait dans son parcours70.

Un sixième titre mondial en 2013

 

Le 27 avril 2013 à Budapest, Teddy Riner remporte son troisième titre de champion d'Europe après ceux de 2007 et 2011. En finale, diminué par une pubalgie, il domine le Géorgien Adam Okruashvili aux pénalités et déclare : « Je suis content parce que combattre sur une jambe toute la journée, ce n'était pas facile. J'ai relevé le défi, même s'il n'y avait pas la manière aujourd'hui »71. Il passe la suite du printemps et le début de l'été 2013 à soigner sa pubalgie, puis est victime en juillet d'une blessure à l'épaule qui retarde sa préparation pour les championnats du monde de Rio de Janeiro. Ce seront en tout treize semaines d'arrêt pour le judoka français72. Lors des championnats du monde, le 31 août 2013 sur le tatami duMaracanazihno de Rio de Janeiro, Teddy Riner commence par dominer le Tadjik Mukhamadmurod Abdurakhmonov, disqualifié après avoir concédé quatre pénalités pour passivité, puis remporte tous ses combats suivants sur Ippon, renversant tour à tour le Biélorusse Aliaksandr Vakhaviak, le Cubain Oscar Brayson et le Géorgien Adam Okruashvili en demi-finale72. En finale, Riner s'impose en fauchant sur o-soto-gari puis en immobilisant au sol le Brésilien Rafael Silva (classé no 1 mondial par la fédération internationale en raison du peu de combats disputés par Riner en 2013) après deux minutes de combat. Il remporte ainsi son 5e titre mondial consécutif chez les poids lourd, son record se montant désormais à six titres avec la couronne remportée en toutes catégories en 2008. Par ailleurs, le champion olympique 2012 gagne ici son 53e combat consécutif, sa dernière défaite remontant au 13 septembre 2010 et à la victoire sur décision du Japonais Daiki Kamikawa en finale des toutes-catégories des Mondiaux de Tokyo72. Teddy Riner est élu à Rio président de la commission des athlètes de la Fédération internationale de judo73

Le record porté à huit titres en 2015

 

Aux Championnats du Monde de Tchelyabinsk le 30 août 2014, Teddy Riner fait un début de compétition tonitruant74. Après 3 combats, il n'a passé que 2 minutes et 48 secondes sur le tatami : au 1er tour, il bat l'Israélien Or Sasson par ippon (o-soto-gari) en 49 secondes, au 2e tour, il ne met que 37 secondes pour battre le Tchèque Michal Horak, par ippon également (uchi-mata), avant de se défaire en 1 minute 22 secondes du Russe Renat Saidov au 3e tour, toujours par ippon sur une immobilisation enchaînée après un Sutemi (technique de sacrifice). En demi-finale, il affronte le Brésilien Rafael Silva, numéro 1 mondial de la catégorie au classement de la Fédération internationale de judo75, qu'il avait déjà battu en finale des précédents championnats du monde. Le combat dure 50 secondes et se termine encore une fois par ippon, sur un étranglement cette fois-ci76. En finale, il est opposé au Japonais Ryu Shichinohe, 8emondial, qui résiste jusqu'au bout des 5 minutes (allant même jusqu'à faire chuter le Français sans toutefois marquer yuko), mais s'incline tout de même par 3 pénalités à zéro. Teddy Riner devient ainsi septuple champion du monde de judo77. Avec sept titres mondiaux, déjà recordman chez les hommes, il le devient également tous sexes confondus en égalant le total de la judoka japonaise Ryoko Tani78. Le lendemain, au 1er tour de l'épreuve par équipes, il remporte un nouveau combat par ippon face au Brésilien David Moura, demi-finaliste en individuel la veille, sur un enchaînement (uchi-mata)-immobilisation. Malgré tout, l'équipe de France est éliminée par le Brésil 3 victoires à 279, ne permettant pas à Teddy Riner d'enrichir son formidable palmarès.

Également vainqueur lors des Championnats d'Europe de Montpellier en avril cette même année, ce sont les deux seules compétitions internationales que Teddy Riner dispute en 2014 entre différentes blessures80. Il est toutefois présent aux championnats de France 2014 dans le Grand Dôme de Villebon-sur-Yvette où le 9 novembre, il remporte son troisième titre national (après 2008 et 2011) en gagnant tous ses combats par ippon jusqu'à la finale où il domine Cyrille Maret81.

Par la suite, victime de plusieurs blessures au bras et au pied, Teddy Riner est absent des tatamis durant plus de six mois82. Il dispute sa première compétition internationale de l'année 2015 le 24 mai au Masters de Rabat et la remporte en battant le Hongrois Barna Bor en finale sur Ippon83. Le 29 août, lors des championnats du monde 2015 à Astana il s'impose par ippon dans tous ses combats jusqu'à la finale où il retrouve le Japonais Ryu Shichinohe pour remporter son huitième titre mondial, record absolu hommes et femmes confondus ; Teddy Riner marque waza-ari puis yuko à quelques secondes du terme84. Il porte sa série d'invincibilité à 95 combats gagnés consécutivement depuis 201084.

Style

Teddy Riner possède un physique imposant : il mesure 2,04 m et pèse environ 130 kg85. Toutefois, malgré son gabarit, il a une morphologie atypique pour un lourd, ayant plus une allure de lourd-léger86.

Droitier, il éprouve des difficultés face aux gauchers comme l'attestent quatre des cinq défaites qu'il enregistre entre décembre 2007 et février 2008, toutes face à des gauchers — Jean-Sébastien Bonvoisin, Shiny Katabuchi, Yohei Takaï et Yasuyuki Muneta29 —, lors de combats marqués par d'intenses luttes de kumi-kata. Lors des Jeux, sa défaite en quart de finale contre l'Ouzbek Abdullo Tangriev, lui aussi gaucher, illustre ses difficultés à appliquer des attaques sur la gauche87.

Avant les championnats du monde de judo de 2011, Teddy Riner misait surtout sur les techniques o-soto-gari et harai-goshi. Lors de cette compétition, il a montré que sa palette de techniques s'était élargie, gagnant notamment par ippon sur uchi-mata ou encore sur o-uchi-gari en finale face à l'Allemand Andreas Tölzer

 

références : wikipédia.org